7 axes de réflexions pour construire un suivi orthophonique en oralité

7 axes de réflexions pour construire un suivi orthophonique en oralité

Voici un thème assez flou voire controversé : quelle progression proposer dans les prises en charge en oralité ? Quand un enfant est identifié lors d’un bilan comme présentant des troubles de l’oralité, il semble parfois difficile d’imaginer une progression cohérente pour la prise en charge à venir. Je propose dans cet article de vous présenter brièvement des axes de réflexions susceptibles d’appuyer votre cheminement.

1. Restaurer le plaisir des repas

a. Adapter les repas aux possibilités gustatives, digestives (quantités) et motrices de l’enfant
b. Diminuer les exigences familiales et au besoin modifier radicalement les propositions : expliquer le développement et fixer un délai pour ces aménagements (7-10 jours) > accompagner au quotidien si nécessaire.
c. Réfléchir les notions : forcer, inciter, inviter, proposer.

2. Aborder la sensorialité

a. Comprendre et identifier les éventuels facteurs impactant de manière négative sur la sensorialité alimentaire de l’enfant : fréquence-cohérence des modèles, digestion, fatigabilité, nécessité de compréhension.
b. Proposer des expériences sensorielles porteuses de sens en séance : modèle
c. Amener les parents à proposer des routines sensorielles ludiques et plaisantes (Livrets de Guidance Oralité 1)

3. Accompagner les parents dans la compréhension progressive des étayages nécessaires

a. Principe d’éducation au goût : importance du partage familial, de la compréhension de l’enfant, de la fréquence et variété des présentations (Livret de Guidance Oralité 2 et 3)
b. Prise de conscience des rouages alimentaires culturels et sociaux, et de la flexibilité possible
c. Propositions de nouveaux schémas

4. Renforcer, après information, les bonnes conduites d’hygiène bucco-dentaire, ORL et digestive. Stratégies éducatives

a. Laver les dents quotidiennement
b. Moucher l’enfant via des lavages de nez avec seringue et sérum physiologique
c. Aspirer et souffler
d. Prendre en charge le bavage
e. Appétit et digestion

5. Transformer peu à peu l’organisation familiale autour de l’alimentation

a. Partage des repas et de leur préparation : ritualisation des informations annonçant le repas
b. Mise en conscience des aliments phares souhaités par les parents pour leur enfant (respect de ceux-ci via le thérapeute et information si nécessaire)
c. Intégrer des automatismes visant à renforcer le comportement de l’enfant via une modification progressive des conduites : accompagnement explicite et implicite (principe d’éducation à la santé) et valorisation des conduites parentales.

6. Les perceptions alimentaires

a. Mise en conscience des représentations construites par les parents
b. Mise en conscience des représentations construites par l’enfant
c. Modification progressive des représentations via un suivi type TCC

7. Guidance explicite et implicite vers des sollicitations alimentaires fonctionnelles

a. Accompagner les parents pour les amener, à partir de leurs modèles alimentaires familiaux et de leurs routines quotidiennes, à proposer des schémas ajustés aux besoins sensoriels et moteurs (livrets de guidance oralité 3)
b. Mesurer les progressions possibles dans les propositions au fur et à mesure du développement. Progression sensorielle et motrice.

Ces axes sont tissés, entremêlés en fonction de l’âge de l’enfant, du profil identifié lors de son bilan et de sa progression.

Et vous ? Quelle progression proposez-vous ? Quels sont vos axes de réflexions ?
Où placeriez-vous les massages de C.Senez dans ce schéma présenté ?
Les commentaires vous attendent…
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