10 idées pour accompagner un enfant qui refuse les morceaux.
10 idées pour accompagner un enfant qui refuse les morceaux.
Si pour certains petits passer à la cuiller est un jeu d’enfant, pour d’autres, ce n’est que le début d’un long parcours de découvertes. Le cap du passage aux morceaux est particulièrement sinueux et les parents comprennent alors que les petites difficultés déjà probablement rencontrées prennent peu à peu de l’ampleur, et que quelque chose ne va pas comme cela devrait.
Consultant leur médecin, ils s’entendent souvent rappeler la sacro-sainte phrase : “les enfants ne se laissent pas mourir de faim”, appelant par là même sérénité et confiance en l’avenir. Mais les semaines passent et… rien ne va plus.
Que proposer alors pour aider un enfant à passer le cap ?
1.Préparer un listing d’aliments essayés et appréciés par l’enfant, mais aussi de ceux appréciés par la famille : ce sont ceux qui vraisemblablement aiderons l’enfant à faire “les premiers pas”.
Pourquoi ?
Parce que le plaisir est le moteur de votre enfant… et que son plaisir passe par ses sens, certes, mais aussi par les émotions de ceux qui lui sont chers : ses parents, sa famille.
2. Bannir les préparations pour enfants qui proposent des morceaux dans les purées.
Pourquoi ?
L’enfant croit voir de la purée “comme avant”, et se retrouve malheureusement surpris par ce que découvre sa bouche : le manque de cohérence entre les deux, nuit à la compréhension que l’enfant construit autour de ses expériences alimentaires. Il perd ses repères et se met à appréhender chaque repas.
3. Préférer des morceaux de bonnes tailles que l’enfant pourra saisir avec sa main et présentez en parallèle son assiette de purée.
Pourquoi ?
Saisir des morceaux à la main permettra à l’enfant de commencer à appréhender avec tous ses sens ce que sa bouche s’apprête à absorber : plus ou moins mou, plus ou moins chaud, plus ou moins collant, plus ou moins lourd, plus ou moins coloré, plus ou moins odorant, …
4. Aider l’enfant à comprendre de mieux en mieux son environnement avec des mots certes, mais aussi et avant tout avec des sensations, et elles sont nombreuses : la vue, l’audition, la température, l’équilibre, “le poids” / “la résistance” des objets, l’odeur, la vibration, et bien sûr le goût. Expliquer la douleur aussi si elle survient. L’accompagner dans de nouvelles expériences en verbalisant ce qu’il ressent, et ce que ressent l’adulte.
Pourquoi ?
Plus l’enfant vit des expériences avec tous ses sens, mieux il comprend son environnement, et moins il lui devient difficile de manger. L’adulte qui l’accompagne et le soutient demeure un éventuel “modèle de plaisir” qu’il tentera d’imiter peu à peu.
5. Penser à apprivoiser l’appétit de l’enfant qui réunit plusieurs informations pour s’activer au mieux : l’alternance d’un estomac qui se remplit puis se vide, les informations sensorielles de son environnement : ce qu’il voit, ce qu’il sent, entend, … Mais aussi l’attirance innée pour ces aliments qui combleront plus vite ses besoins (donc plus gras, plus sucré), ainsi que le désir plus marqué pour retrouver une nourriture déjà connue.
Pourquoi ?
L’appétit est précieux pour entretenir l’élan naturel de l’enfant vers l’alimentation. Grignoter sans cesse pourrait par exemple apporter les calories attendues, mais nuire à l’appétit.
6. Rendre les repas à la fois toujours un peu semblables et toujours un peu différents.
Pourquoi ?
Parce que la variété d’essais proposés à l’enfant est tout aussi importante que le nombre de fois où ces aliments doivent être présentés pour être acceptés. Mais aussi, parce qu’en retrouvant un schéma toujours stable, l’enfant se sentira plus en sécurité pour explorer plus sereinement les nouveautés proposées.
7.Proposer à l’enfant des repas “partagés” dès que cela est possible
Pourquoi ?
Parce qu’il est important pour un enfant de voir ses parents manger les choses qui lui sont proposées pour se sentir en confiance. Mais aussi parce que le plaisir des parents est celui qui porte le mieux les futures envies de l’enfant.
8.Faire les premiers pas à la place de l’enfant, toujours, et avec plaisir. J’entends par là, montrer le chemin des expériences sensorielles plaisantes, des dégustations agréables.
Pourquoi ?
Pour générer sans effort dans le cerveau de l’enfant l’amorce de son plaisir à venir : en regardant l’autre avoir du plaisir, il y viendra plus aisément qu’en étant incité à jouer / manger seul.
9. Etre patient, et proposer des réponses stables face aux comportements éventuellement opposants de l’enfant
Pourquoi ?
Pour ne pas surajouter aux surprises sensorielles que représente déjà le repas. En faisant régulièrement varier les réponses proposées, l’enfant peut être amené à reproduire des comportements dits “problèmes”. Enfin, l’enfant perd ainsi peu à peu le sens du repas.
10. Penser à oublier de pointer les moments déplaisants, et valoriser au contraire chaque moment agréable, chaque mini progression de l’enfant.
Pourquoi ?
Pour amener l’enfant à reproduire les comportements plaisants et abandonner ceux qui laissent son entourage indifférent.
Bonjour et merci pour cette mine d’informations !
Maman d’une petite fille qui a eu deux ans en Mars, je rencontre des difficultés concernant l’alimentation (Bébé prématuré né à 36 semaines).
Ma fille mange certaines choses (galettes, biscottes, tout ce qui “ressemble” à du pain, gnocchi, viande/poisson, compotes même si elle les boude un peu en ce moment, chocolat). En revanche, elle n’a jamais mangé un morceau de fruit/légume, ou féculent tel quel, et toutes les tentatives avec les morceaux ont échoué.
Diversifiée à cinq mois, elle mangeait normalement sans être trop gourmande non plus. Puis est venu le stade des morceaux qu’elle a refusé de façon générale, sauf exceptions pour les quelques exemples cités.
J’ai eu beaucoup de mal à lâcher prise, les repas se sont souvent finis en pleurs, pour moi en tous cas.
Je prends désormais les choses avec plus de recul mais je m’inquiète encore et ne sais pas quoi faire pour que la situation évolue.
Pensez-vous que nous devrions consulter un spécialiste ? Ou faut-il simplement laisser le temps faire son œuvre?
Merci!
Coralie
Bonjour,
Après avoir suivi une ortho spécialiste en oralité qui effectivement à travaillée sur le toucher, le brossage de dents , massage gencives, amélioration du reflexe nauseeux.
Et finalement les morceaux ne passaient toujours pas et ĺà le pédiatre à découvert des amygdales géantes qui poussées la langue et la machoire inférieur et provoqués des apnées du sommeil , opération à 3 ans et 10 mois.
O.R.L.avait rarement vu des amygdales de cette taille.
Après de nouvelles séances chez l’orthophoniste , la langue a repris sa place et la mâchoire aussi, après le bilan orthophonique,et ce que je pensai il s’agit d’un blocage psychologique, tous les aliments légumes etc avant l’opération doivent toujours être écrasés mais par contre , apres d’opération de nouveaux aliments passent comme le pain( même croutons de baguettes) tucs, les frites, les bonbons ,les crêpes récemment aucun soucis. Pour le toucher tout va bien.
Mon soucis est beaucoup moins grave que certain et j’en suis consciente mais,
Pouvez-vous m’aider , connaissez vous des psychologue spécialisé dans l’oralité?
J’habite près de Roubaix dans les hauts de France.
C’est assez logique que la chirurgie n’ait pas tout arrangé pour un enfant ayant déjà acquis une telle expérience.
Vous pouvez faire l’hypothèse qu’avec le temps et des encouragements, en renforçant chaque petit progrès, cela va aller de mieux en mieux.
L’orthophoniste peut vous aider en ce sens en proposant une prise en charge cognitive comportementale (PEC de type)
Plein de courage !
Elisa