Comment stimuler l’oralité d’un enfant ?

Votre enfant montre des fragilités voire des difficultés pour s’alimenter ?
Vous voulez l’aider, l’accompagner au quotidien ?
Que faire ?

Aider au moment des repas ET en dehors des repas. C’est déjà une première chose à comprendre. Un enfant qui peine à accéder à une alimentation sereine ( refus des aliments, recrache, sélectionne, …) va avoir besoin d’un soutien spécifique pendant les repas, mais pas seulement.

Pendant les repas, un article vous a déjà été proposé ici ou encore .
Globalement on peut retenir : la bienveillance, le plaisir, l’oubli de l’équilibre alimentaire et des règles culturelles.
– N’hésitez pas à proposer des petits récipients à côté de l’assiette proposant le repas prévu, d’autres aliments en très gros morceaux à prendre à pleine main, ou en petits morceaux à attraper du bout des doigts, des petites choses nouvelles qu’elles soient sucrées ou salées.
– Laissez l’enfant découvrir de nouvelles choses, notamment sans peur des mains sales, même s’il “patouille” plus qu’il ne goûte, ce sera déjà une petite réussite.
– Proposez un cadre calme, apaisé et apaisant.
– Favorisez les repas en famille où l’enfant voit ses parents manger, et laissez l’enfant aller picorer dans les assiettes qui le tentent.
Acceptez le dessert avant le plat, le fromage après le dessert, … Oubliez vos règles d’adulte, et mettez à disposition le repas de l’enfant sur la table ; le laisser choisir l’ordre des aliments absorbés n’est pas délétère. Evitez néanmoins les desserts très riches type “danette” qui pourraient couper l’appétit si mangés en début de repas. Quoi que… il y aura des enfants pour lesquels la Danette favorisera l’éveil au reste du repas.
– Ne vous figez pas dans un programme type, gardez une certaine souplesse, même si je vous conseille pour plusieurs raisons d’imposer le repas “à table”, bien installé sur une chaise à bonne hauteur.

– Entendez néanmoins, et sachez le voir si c’est le cas de votre enfant, que certains enfants ont besoin de repères fixes, notamment visuels, au moment des repas. Si vous comprenez cela chez votre enfant, favorisez un cadre stable, fixe : même set de table, même assiette, mêmes couverts. Proposez des ramequins ou des assiettes compartimentées. Ne changez pas trop les habitudes tant que les repas sont difficiles. Et si vous voulez commencer à varier le cadre du repas, essayez de ne faire varier qu’un élément à la fois.

Evitez absolument la surprise ou la feinte. Ne pas annoncer la purée de céleri en pensant que votre enfant la mangera croyant que c’est de la purée de pommes de terre, est une très GROSSE erreur qui va entretenir la difficulté de votre enfant.
=> Votre enfant doit pouvoir se mettre à table sans appréhension de ce que ses sens vont y découvrir. Mettez des mots sur ce que vous avez préparé… et encore mieux, invitez le à préparer avec vous, ou au moins vous regarder faire.

Et en dehors des repas ?
Pensez à tous ces jeux qui vont venir stimuler les sens de votre enfant, sans oublier le sens vestibulaire (qui correspond à celui de l’équilibre). Ainsi, les idées suivantes :
– bercements sur les genoux type bateau sur l’eau
– monter sur les genoux pour jouer au cheval
– danses dans les bras des adultes
– faire l’avion
– être roulé sur le lit
– balançoire
– toboggan
– monter sur les épaules pour aller se promener
– être dans la poussette avec maman qui court en la poussant, puis ralentit

– faire de la pâte à modeler à 4 mains avec un adulte, ou à deux mains si c’est possible.
– toucher les vieux tissus doux (c’est le moment de recycler les vieux vêtements et d’en découper des paires de carrés de tissus à tripoter, à trier, à glisser entre les doigts ou sur les joues
– déchirer des pages de magazines, en faire des grosses boules avec les mains,
– mouiller des pages de magazines, et en faire des boules avec les mains, puis les peindre quand c’est sec, et / ou les rouler dans la semoule, …
– jouer au sable
– jouer à la dînette avec farine et cacao, mais aussi avec les poudres à entremets odorantes, ou avec des épices (curry, thym,…)
– faire des pâtes à cookies, ou des pâtes sablées puis des biscuits avec des emportes pièce.

– sentir les flacons de parfum, les bouteilles de shampoing, les produits de beauté de maman, les paquets de biscuits, de chips aromatisées, les boissons, les paquets de cacao, ….le repas évidemment, surtout à défaut de goûter
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– jouer à se maquiller… puis se maquiller avec des denrées alimentaires, et se photographier ou se regarder dans la glace
– masser le visage de votre enfant avec les mains chaudes, froides, avec ou sans lait de toilette, de l’huile d’amande douce, mains sèches ou mouillées, et inverser les rôles.
– jouez à deviner “sur quoi on marche” et préparer un parcours découverte avec des sacs de congélation recouverts de tissus après les avoir emplis de riz, semoule, farine, caillou, sable, etc…

Faites de votre enfant votre premier partenaire de “cuisine”. Invitez le à voir ce qu’il se passe quand vous épluchez les légumes, etc…

Allez vous promener et sentez la pluie, les feuilles, …
Ecoutez les bruits, racontez les…

Cela mériterait un livre entier, non ? 😉

La petite règle à tout cela : fréquence, cohérence… PLAISIR de faire ensemble ! Et si vous sentez que votre enfant est peu enclin à certains types d’activités, il y a fort à parier que c’est justement celles de ce type là qu’il va justement falloir favoriser et non abandonner pour l’accompagner indirectement vers une oralité plus investie.
On en reparle ?

… et n’oubliez pas que vous pouvez vous faire aider : quels professionnels peuvent vous aider ?

Des livrets de Guidance Parentale ont été conçus afin de vous accompagner plus spécifiquement autour de ces difficultés ici