Trouble ou caprice ?

Voilà une question cruciale à laquelle les chercheurs aiment réfléchir. Personne n’a, à ma connaissance établi de listing permettant de distinguer l’un de l’autre…

Les parents entendent souvent ça dans leur entourage : « c’est un caprice » !

Sauf que pour certains ça ne l’est vraiment pas ! Certains enfants sont sélectifs mais cela est devenu « pathologique ».

Quelle frontière ?

Ne sommes nous pas nombreux à présenter quelques petites sélectivités ? Est-ce pathologique pour autant ? Qui n’a pas connu un ami qui trie quelques petits morceaux de gras ou d’oignon sur le coin de son assiette ? C’est même peut-être votre cas.

Et tous ces enfants qui traversent la phase d’opposition (pour le plus grand plaisir des adultes) : ne passent-ils pas tous par cette phase ?

Hum… donc parmi tous ces enfants qui refusent les légumes… quels sont les vrais SDS ?


Je vous propose de regarder cela sous un angle différent. Partons du principe où nous pouvons tous présenter une aversion sensorielle pour un aliment, et où c’est l’intensité de cette aversion que nous devons prendre en compte pour conclure « SDS » ? Après tout, on peut être SDS et capricieux, non ?

On retiendra donc qu’il convient de se soucier de l’intensité du SDS présenté par l’enfant d’une part, et de mesurer l’éventuel caprice pour s’adapter au mieux.

Le SDS n’arrive pas dans la vie de l’enfant du jour au lendemain. Si votre chérubin qui mangeait bien ses concombres avant décide du jour au lendemain que c’est « beurk », ne concluez pas à la pathologie.

 

Le SDS survient tôt dans le développement de l’enfant. Au mieux il aura bu au sein ou au biberon sans problème, mangé ses premiers petits pots sans difficultés. C’est au moment du passage aux morceaux que cela se corsera. OU… quand vous aurez décidé de passer des repas industriels aux repas « comme vous ».

Le SDS peut être moindre quand vous changez d’environnement.

Exemple : chez Mamie, tout passe, pas chez vous !

Vous retiendrez dans ce cas que vraisemblablement les messages sensoriels « autres » sont importants dans le fonctionnement du trouble de votre enfant.

Certains enfants pris en charge en orthophonie peuvent par exemple accepter des aliments avec l’orthophoniste, mais pas encore à la maison. Retenez une chose : chez l’orthophoniste, il n’y a pas de souvenirs négatifs en lien avec ces histoires de nourriture. Ceci explique sans doute cela.

Ces différentes d’intensité des troubles de l’enfants selon les lieux où il se trouve pour manger sont souvent observés chez les enfants porteurs d’autisme (=TSA).

Le caprice, quant à lui…

Il peut passer quand on accepte que l’enfant mange son yaourt nature avant son assiette.

Le caprice est variable d’un repas à l’autre.

Il est « négociable » quand on discute avec l’enfant.

Il ne dure pas dans le temps.

Et si votre doute persiste : consultez !

Pour compléter cet article : les signes du SDS

mais aussi : Informer les généralistes et pédiatres